L’Avent avec l’ACAT

Pour l’ACAT, ONG chrétienne des droits de l’homme, la période de l’Avent est l’occasion, au-delà de ses actions de mobilisation continues, de porter dans ses pensées les victimes de torture et de mauvais traitements, à l’approche d’une fête synonyme de joie et d’espoir pour la communauté chrétienne.

Parce que l’Avent est un compte à rebours vers la réjouissance, il nous rappelle que nous ne laisserons jamais seuls ceux que nous accompagnons. Nous resterons toujours mobilisés pour défendre coûte que coûte leurs droits fondamentaux, jusqu’à la victoire.

Cette année, ces femmes et ces hommes s’appellent Hai, Luisa, Fernando, Eman, Hossam et Germain. Nous suivons la plupart de leur cas depuis plusieurs années. Nous avons besoin de votre aide pour combattre les injustices dont ils sont toujours victimes.
  

Au Vietnam, Ho Duy Hai risque toujours la peine de mort

Hai est emprisonné depuis 12 ans et  risque à tout moment l’exécution. Victime d’un procès inéquitable additionnant preuves fabriquées, obtention d’aveux sous la torture et multiples irrégularités procédurales, il n’a jamais eu aucune chance de démontrer son innocence.

À 23 ans, il terminait tout juste ses études lorsqu’il a été accusé d’un double meurtre, sans la moindre preuve. Avouant le crime sous la torture des policiers, sa culpabilité n’a jamais été remise en cause malgré l’absence du moindre élément l’incriminant.

Pourtant aujourd’hui, les perspectives de Hai sont sombres : la Cour Suprême a confirmé sa sentence en mai dernier. En 2014, Hai a déjà failli être exécuté. Nous continuons donc de nous mobiliser, avec ses soutiens sur place, auprès des autorités locales afin que la pression de l’opinion publique empêche à nouveau son exécution.
 

Au Mexique, la famille Muñoz est toujours sans nouvelle de ses 8 membres disparus

Avec plus de 40 000 disparitions entre 2006 et 2019, le Mexique est réputé pour ce fléau. Luisa et Fernando Muñoz vivent ce drame dans leur famille depuis juin 2011.
 
Ils résident à Anáhuac, dans la commune de Cuauhtémoc (État de Chihuahua), surnommée « capitale de la disparition ». Il y a plus de neuf ans, une altercation éclate entre les Muñoz, la police et un individu. Celui-ci, armé, tire des coups de feu devant leur résidence sans être inquiété par les forces de l’ordre  qui refusent d’intervenir.

Quelques heures plus tard, un commando constitué d’uniformes noirs, effectue une descente chez les Muñoz et embarque huit membres de la famille : un père, quatre fils, un gendre et deux neveux. C’est au cours de cet enlèvement que Luisa et Fernando Muñoz ont vu leurs proches pour la dernière fois.

Parce que la police n’a jamais reconnu quelconque implication dans ces disparitions en dépit des soupçons, ni mené aucune recherche sérieuse pour les retrouver, l’ACAT-France soutient la famille Muñoz. Nous avons récemment interpellé le Procureur spécialisé à Mexico afin qu’il se ressaisisse de l’affaire et que l’enquête, tout comme les recherches des disparus en vie ou sans vie, reprennent et aboutissent.

En Égypte, les activistes Eman et Hossam libérés, sont toujours sous contrôle judiciaire

Eman et Hossam avaient tous deux été arrêtés en février 2019 pour leur engagement pacifique, dans le cadre d’une campagne d’arrestation de masse pour réprimer la critique du gouvernement égyptien. Nous nous sommes mobilisés pour leur libération, pendant plusieurs mois, avec nos partenaires, et aujourd’hui, ils sont enfin libres. Détenus pendant un an et demi dans de terribles conditions, il leur faudra du temps pour se remettre des traumatismes physiques et psychologiques qu’ils ont subis, du fait de leur identité de genre et orientation sexuelle.

L’ACAT demeure toutefois vigilante à cause des termes de leur libération, sous contrôle judiciaire, qui leur impose notamment de se rendre tous les 45 jours au tribunal qui peut à tout moment exiger une nouvelle incarcération. De même, la situation des défenseurs de droits dans le pays ne cesse de se dégrader. 

Au Burundi, Germain est toujours en prison pour avoir travaillé avec l’ACAT ! 

Parce qu’il adhère aux valeurs de l’ACAT et qu’il a porté ses combats, le défenseur des droits humains Germain Rukuki a été injustement condamné  à 32 ans de prison, sans aucune preuve, à la suite de procès iniques, pour « mouvement insurrectionnel, atteinte à la sûreté intérieure de l’État et rébellion ».

Aujourd’hui, Germain est privé de liberté depuis déjà trois ans. Sous la pression internationale, d’avocats et de soutiens locaux, la Cour suprême du Burundi a cassé ce jugement fin juin 2020. Depuis 2015, la quasi-totalité des ONG de défense de droits de l’homme, dont l’ACAT-Burundi, ont été interdites. Le régime au pouvoir instrumentalise le système judiciaire dans le but d’étouffer toute velléité de contestation.

L’ACAT-France demande donc qu’il soit rapidement rejugé lors d’un procès qui respecte scrupuleusement le procès équitable et les droits de l’accusé, afin qu’il puisse  démontrer son innocence.

Quelles que soient les victimes et les charges pesant contre elles, notre mission consistera toujours à dénoncer ces outrages à la dignité humaine, dans chacun de nos pays d’intervention, en interpellant l’opinion publique et les gouvernants, en saisissant les organes compétents si nécessaire, afin que les personnes opprimées puissent être défendues et leurs mauvais traitements cesser. 

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